Etape 43 - Musée Groeningen - Expressionnisme, fauvisme et cubisme
Mardi 5 février 2019. Enfin, le musée Groeningen*** présente une intéressante collection de peintures du XXe siècle, allant de l'expressionnisme au fauvisme, en passant par le cubisme. A commencer par ces "Amoureux du village", exécuté par Frits Van den Berghe en 1925. Peintre, graveur et dessinateur belge, membre du deuxième groupe de Laethem-Saint-Martin, Frits Van den Berghe est un des peintres les plus influents de cette première moitié du XXe siècle, en Belgique et aux Pays-Bas.


A voir également, La Grande Galerie, de Gustave De Smet. Ce peintre belge d'expression néerlandaise fut aussi très actif au sein du deuxième groupe de l'École de Laethem-Saint-Martin. Fils d'un peintre-décorateur d'enseignes et de décors de foires, De Smet a toujours fui les honneurs, malgré sa réputation et son talent reconnu.

|
Le Dernier souper, de Gustave Van de Woestijne (1927). Ce dernier fut lui aussi membre du premier groupe de l'école de Laethem-Saint-Martin. |
Ce Dernier Souper témoigne des multiples influences dont Gustave Van de Woestijne était imprégné, à la fois de sa très bonne connaissance de l'art flamand du XVIIe siècle, mais aussi de l'expressionnisme, alors en vogue. Ses scènes religieuses furent très nombreuses, influencées également par les grandes fresques qu'il découvrit lors d'un voyage en Italie dans les années 1920.

|
Portret van mevrouw Giroux, de Rik Wouters (1912) est un bel exemple du courant fauviste qui traversa la Belgique au début du XXe siècle. Fils d’un sculpteur-décorateur de meubles, Rik Wouters commence à travailler en 1894 dans l’atelier de son père, où il s’exerce à la sculpture sur bois. Il suit ensuite les cours de l’Académie de Malines à partir de 1897, puis de l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. En 1905, il rencontre Nel, la jeune femme modèle pour différents artistes, qui devient sa femme et la muse qu'il ne cessera jamais de représenter. Sans revenus, le couple est bientôt contraint d’aller vivre chez le père de Rik, à Malines, avant de très vite retourner à Bruxelles. |
En 1912, Wouters peint L'homme à la pipe, le sculpteur Ernest Wijnants. En 1911, il découvre l’œuvre de Paul Cézanne. Il change de technique abandonnant le couteau pour la brosse. Puis il se rend à Paris et y découvre enfin l’œuvre des impressionnistes. Il admire beaucoup les toiles de Cézanne et de Vincent van Gogh, ses couleurs se font plus chatoyantes. Son œuvre sera qualifiée de « fauvisme brabançon ». Il signe un contrat avec la galerie Georges Giroux qui lui fournit une rente mensuelle en échange de la moitié du produit de la vente de ses œuvres. Wouters entre alors dans une période de très grande production, peignant une soixantaine de toiles en 1912. |
|
Enfin, il ne faut surtout pas manquer les toiles de Delvaux, dont cette sublime "Sérénité, peint pour le musée de Bruges. Peintre post-impressionniste, expressionniste puis surréaliste, Delvaux fut sans doute l'un des peintres belges les plus reconnus de ce XXe siècle. Après des études à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles où il se forme au dessin, il réalise des tableaux post-impressionnistes, puis expressionnistes. Son univers favori est la gare de chemin de fer (« Trains du soir »). Cependant, à chacun des changements d'inspiration, Paul Delvaux détruit ses tableaux (1920-24). C'est dans la dernière partie de sa vie, alors peintre reconnu et au fait de sa gloire, en 1970, qu'il peignit ce magnifique tableau.

C'est en découvrant un tableau de Giorgio De Chirico Mélancolie et mystère d'une rue, que Delvaux a la "révélation" du surréalisme (1934). Sans jamais adhérer au mouvement, il commence, avec « Femmes en dentelle », une série d'œuvres d'une unité si profonde que n'importe lequel de ses tableaux se reconnait au premier coup d'œil.

Les thèmes récurrents de l'œuvre de Paul Delvaux se caractérisent par la représentation de femmes nues, d'hommes habillés en costume et des éphèbes dans une attitude hiératique et figée au sein d'un paysage ou d'un milieu urbain tout aussi figé.

Enfin, dernière oeuvre sélectionnée par mes soins, L'attentat de René Magritte. Un de mes peintres préférés du XXe siècle. Ses peintures jouent souvent sur le décalage entre un objet et sa représentation. La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet.



|